O barbare aux yeux noirs et au cœur vaillant,
Aigle impitoyable, seigneur de l’Afghanistan,
Avec deux bouts de chandelle, tu as été triomphant,
De l’Occident impie, sûr de lui et arrogant,
A ses drones et à ses jouets au blindage résistant,
Tu as opposé ta foi et ta rusticité, vingt ans durant.
Ah si tu savais que ce qu’est devenu l’homme occidental,
Féminisé, humilié et sans moral,
Convaincu de son impuissance et de sa culpabilité totale,
Ah si tu savais, c’est à Marseille, et non à Kaboul, que tu porterais ton assaut final !
Et maintenant, que feras-tu de ta victoire ?
Bannir la musique et interdire l’espoir,
Garder ta fille, ta mère et ta sœur en-dehors de l’Histoire,
Exiler les justes et les détenteurs du Savoir ?
O pashtoune, paysan, soldat, fils aîné de la montagne,
Aie pitié de ceux qui ont succombé à ta campagne,
O noble gardien de l’Hindou Kush,
Pardonne les collaborateurs que nous avons abandonnés à la première secousse.
Féministes, militants LGBT et défenseurs de l’immigration,
Nos prêtres sont mal à l’aise,
Devant tes excès, ils se taisent,
A géométrie variable est leur indignation.
Mosquée de Paris, Qatar et Ligue Arabe,
Silence, hypocrisie et dérobade,
Que peuvent-ils faire ou dire de toute façon ?
Si de l’Islam tu es le glaive et le parangon.
Pourtant, par millions les musulmans te renient,
Ils refusent ta cruauté et ton ignominie,
Leur dégoût est stérile et passager,
Les terroristes parlent plus fort que les modérés.
Tu as conquis Kaboul sans maque ni distanciation sociale,
Nous, cela fait deux ans que nous sommes à l’hôpital,
Masqués, confinés et vaccinés,
Nous obéissons aux mêmes chefs que tu viens de ridiculiser.
Tu as pris le pouvoir à dos d’âne,
Nous, nous sommes gouvernés par des ânes
Savoure ta victoire, ô Taliban,
Profite du départ du mâle blanc,
Le seul obstacle contre ton empire,
Tes femmes, en secret, pensent à lui et soupirent.
Cet homme digne, aimable et doux,
Qui à dure peine se maintient debout,
Tu viens de lui rendre la vie facile,
En montrant quel miracle peut accomplir une société virile.
Demain, il prendra sur ses chefs la revanche,
Et libérera ses frères et ses sœurs des chaînes de la repentance.
Garde pour toi tes montagnes maudites,
Puissent leurs reliefs sévères être ton ultime limite.
Dieu nous a donné le vaste monde,
Pour y imprimer notre marque profonde,
Et le sceau sublime de notre civilisation féconde,
O Taliban, entends-tu l’orage qui gronde ?
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