Le policier Samuel Cosmo est mort vendredi dernier d’un tir de revolver dans l’oeil. Il avait 35 ans, une femme et deux filles. Il patrouillait dans une favela de la ville de Santos, le port de São Paulo.
Le policier Manuel da Silva est mort deux semaines plus tôt, près du même endroit, au bord d’une autoroute. Il avait fini son service, rentrait chez lui pour retrouver sa femme et ses enfants. Il a reçu une balle à la poitrine et trois balles à la tête. Il avait 28 ans.
Le policier Sabrina Romão, une jolie rousse de 30 ans, a reçu plusieurs balles dans le dos en pleine rue à São Paulo. Elle rentrait chez elle. Ça s’est passé il y a un mois.
Aucun mot des associations féministes. Aucune note du président Lula. Aucune manifestation d’Amnesty International.
Et la vie continue à São Paulo et au Brésil. C’est le carnaval. On boit, on saute et on s’embrasse. Vaut mieux profiter de la vie, tant qu’on est en vie.
Les gens qui sont payés pour trouver une solution participent du carnaval eux aussi. Le nouveau ministre de la Justice, fraîchement nommé, a déclaré qu’il ne sert à rien d’augmenter les peines pour lutter contre le crime organisé. Et l’ancien ministre de la Justice, juste avant de rendre son portefeuille, a déclaré qu’il était inutile d’emprisonner les voleurs.
A vrai dire, la police qui se fait massacrer n’est pas l’alliée du régime. Elle est même un caillou dans sa chaussure car elle est globalement à droite alors que le régime est à gauche. Si la police était de gauche, cela fait longtemps que les Brésiliens auraient perdu leur liberté, elle est en effet un des derniers bastions qui résistent au projet autoritaire porté par la Cour Suprême. Ce tribunal a, par un coup d’état silencieux et accepté par tous, renversé la séparation des pouvoirs et imposé sa loi au Congrès National, à la presse et à la société en générale. Vous n’en avez jamais entendu parlé car la grande presse française ne prend pas la peine de comprendre le Brésil. Voir Lula à sa tête lui suffit et la réconforte dans son fantasme d’une Amérique Latine, toujours misérable mais tellement attachante quand elle est gouvernée par la gauche.
En attendant, les meilleurs citoyens sont éliminés par balle. Les plus courageux et probablement les plus intégrés sont punis pour être ceux qu’ils sont.
C’est ce qui passe aussi chez nous en France à une autre échelle, moins brutale heureusement. Les bons sont éliminés ou mis à la retraite, laissant la place aux traîtres et aux lâches.
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