Mercredi 01 janvier 2025- matin :
Arrivée à Rio de Janeiro. J’adore cette ville. C’est le résumé du Brésil : beau mais exaspérant, brillant mais têtu.
Forêt, montagne, plage et nanas. Mixité raciale sublime et attachante. A Rio de Janeiro, se manifeste une des races les plus belles au monde, sinon la plus belle. Hommes et femmes sont beaux, chacun à leur manière. J’y pense : hier, un monsieur m’a écrit sur X pour me dire que le Brésil est multiculturel, or il ne l’est pas, ce pays est un multiracial seulement, il n’est pas multiculturel. Il était multiculturel quand il y avait des Indiens isolés en forêt qui vivaient différemment des envahisseurs européens. C’est fini depuis bien longtemps. Désormais, du nord au sud, une même culture nationale est en place. La langue est la même, les religions aussi. Les habitudes varient certes selon la latitude. Au nord, du côté de l’Amazonie, l’on est plus rustique. Au sud, dans les régions irriguées par l’immigration italienne et allemande, l’on va plus de l’avant, l’on n’attend pas l’aide de l’Etat, on fonce, on s’organise localement et on fait les choses. Mais Rio de Janeiro fait la synthèse de toutes ses nuances, elle les manifeste tous les jours dans un mode de vivre aussi admirable que déplorable : sens de l’accueil, flexibilité et agilité, esprit positif, mais aussi mémoire courte, passivité devant les violents et les corrompus, mépris pour les choses compliquées des arts et des sciences, incapacité à apprendre de ses erreurs. Désastre après désastre, Rio insiste dans l’erreur. Personne ne se remet en question vraiment. La légèreté a du bon mais aussi du mauvais.
Ce mix ne peut pas fonctionner. La preuve, Rio plonge. Un gros tiers de la ville est sous le contrôle du gouvernement, le reste est une succession de protectorats indépendants : CV, TCP, ADA, milices diverses. Peu importe les sigles, ce sont des mafias. Elles contrôlent le destin des pauvres et de plus en plus des classes moyennes. Elles les rackettent, elles les obligent à rouler dans ses bus et à accepter son terrible code pénal. Un viol commis dans une enclave gérée par la mafia est puni par la mort alors qu’il reçoit une peine de quatre ou six ans « en bas » c’est-à-dire dans la ville officielle. Les mafias ne connaissent pas de circonstances atténuantes et ne croient pas dans la réinsertion. Purée, elles ne sont pas de gauche ! Feraient-elles le jeu de l’extrême droite alors ?
Les quatre derniers gouverneurs de Rio de Janeiro sont en taule ou poursuivis pour corruption. Le chef de la police judiciaire vient d’être débarquée pour faute grave. Une partie des forces de l’ordre a basculé dans le crime, chassant les trafiquants de drogue pour s’installer à leur place et faire la même chose.
Rio de Janeiro est le prélude d’un Brésil qui s’avance vers la faillite morale et administrative. Bientôt, tout le pays sera un narco-état, pas seulement Rio de Janeiro. Déjà, l’Amazonie est sous la coupe du crime organisé (qui coupe la forêt en toute impunité car même les ONG écolos ont peur de le mettre en cause…). Et Brasilia, ah Brasilia, c’est l’origine du Mal mais je n’en parle pas car les Français sont immunisés contre toute analyse sérieuse (donc critique) du système politique brésilien. Vu de Paris, Lula est un saint, tout comme Che Guevara ou Fidel Castro.
Au fond, Rio a besoin d’une occupation étrangère. D’une mise sous protectorat le temps de nettoyer les écuries d’Augias. Cette ville ne peut se gouverner toute seule. Mais qui mettre à sa tête ? Mêmes les Européens ne sont plus fiables. Une colonie japonaise peut-être, rigoureuse et intègre. Ou un noyau russe, spartiate et borné. Ça ferait un bon film de science-fiction… (le science renvoie à sciences sociales)
Je dis tout ça mais mes amis cariocas ne s’inquiètent pas. Ils vivent dans une bulle. Dès qu’ils le peuvent, ils s’échappent à Miami ou Orlando. Le reste du temps, les hommes gagnent de l’argent. Ils font des affaires avec fluidité et une incroyable appétence pour le risque. Leurs femmes ont une marque de bronzage délicieuse sur l’épaule et la poitrine. Parfois, elle serpente sur leur hanche comme un tatouage clair laissé par le bikini. Ce genre de détail dissipe toutes les angoisses et rend l’air plus léger.
Mercredi 01 Janvier 2025- soir
De retour dans ma chambre, sous l’effet délicieux de l’alcool, je m’étends devant la télé. L’écran plat est immense. Hommage au grand peuple chinois qui a démocratisé l’électronique ! Respect à ces mains, petites et grandes, qui par leur sacrifice limitent la hausse des prix dans le monde ! Sans la Chine, nous serions tous des déclassés. Grâce au parti communiste chinois, nous retardons le moment de vérité. Sans la Chine, nous aurions probablement évité la crise du covid, une invention chinoise qui a achevé de détruire ce qui restait de nos démocraties (je ne pardonnerai jamais le confinement ni la distanciation sociale…).
A l’écran, les actus nationales. Le maire de São Paulo vient d’être investi. Un petit homme gris, sans vision, sans dynamisme, sans envergure. Un de ses opposants a dit fort justement qu’il est mauvais partout : en gestion, en communication et en urbanisme.
Alors, pourquoi il a été élu ?
Parce qu’il est le moins mauvais.
Son concurrent le plus sérieux était un type d’extrême-gauche qui promeut le squat comme politique de logement social. Un prof de philo qui n’a jamais vraiment donné cours, un homme de quarante ans qui a toujours milité et vécu à l’ombre d’un parti. Je lui concède qu’il est très intelligent. Rien à voir avec les buses qui peuplent l’extrême gauche française et qui ne savent même pas faire une règle de trois.
Il avait ses chances. Il a mené une belle campagne. Mais, le système a misé sur le maire sortant. Alors, mêmes les journalistes – tous de gauche ici – n’ont pu rien y faire : les ONG, les associations de quartier, les lobbies plus ou moins officiels, tous ceux qui s’alimentent de l’immense budget de la mairie (5 Mds d’euros/an), toute une machine hideuse a appelé à la « continuité ». Elle a fait croire au peuple qu’il allait perdre le peu que la municipalité lui donnait au profit de la chienlit… Et ça a marché.
Je les ai vus sur l’estrade les profiteurs dont le seul mérite est d’être un repoussoir. Ils se targuent de leur modération et de leur sens du dialogue. Quoi de plus normal quand on est aux ordres de l’oligarchie. On n’a pas le droit d’avoir un avis et de le défendre quand on doit sa place à des ombres. On ne demande pas aux exécutants d’élaborer.
A São Paulo comme ailleurs, une sélection naturelle inversée est à l’œuvre. Les meilleurs ne sont pas les bienvenus. On leur préfère les plus dociles. La candidate la plus intelligente n’a obtenu que 2,5% des voix. Elle a été marginalisée par la logique perverse des temps de parole et le peuple lui a tourné le dos car elle parlait trop bien. Elle a dit ce qu’il faut faire alors que les gens veulent s’indigner, aimer et haïr. Ils veulent des enthousiasmes intenses et des aversions profondes. Et ils n’aiment pas les premiers de la classe en général.
Alors, ce changement, il viendra ou pas ?
Oui, le jour où un fou furieux s’emparera d’un programme valable et partira à la conquête des cœurs en feu. Un type équilibré n’a aucune chance. Il faut un dingue pour se connecter aux indignés et aux enragés que la grande ville forme par milliers chaque jour.
Jeudi 03 janvier 2025
Réveil 6h du matin.
Le Japonais est en bas, on va à la plage. Le Japonais est mon meilleur ami, on s’est connu il y a 15 ans quand je suis arrivé au Brésil et depuis on ne se quitte plus. Il adore les belles voitures, je ne peux m’offrir cette passion, j’ai d’autres vices.
Deux heures plus tard, nous prenons le petit déjeuner au paradis.
La forêt tout autour, les oiseaux qui chantent, la plage de sable blanc. Rien ne vaut le sable blanc du littoral brésilien. C’est de la poudre.
On dépose nos affaires dans une auberge où la patronne nous prend pour un couple gay. S’il y a une remise au bout, ça ne me dérange pas.
On passe la matinée au bord de l’eau.
Il y a du monde mais pas trop.
Je dors, je me réveille, je me baigne, je m’endors et me réveille.
13h, il pleut. Ce pays est béni. Il pleut 2000mm à São Paulo. 2000 mm par an. Et dans le coin où nous sommes, au pied des montagnes qui serpentent jusqu’à Rio de Janeiro , il pleut chaque jour. La montagne est constamment coiffée d’un voile d’humidité. Ce pays est béni. Le Marocain voit cette météo avec émerveillement, il n’a pas plus sérieusement au Maroc depuis 7 ans. Que Dieu nous vienne en aide ! (on parlera une autre fois de la gestion de l’eau au Maroc, mais je n’ai pas envie de casser l’ambiance aujourd’hui).
Repli tactique sur l’auberge. Douche. La pluie s’estompe, on part chez un vieux monsieur qui sert une très bonne caipirinha, sous une cabane perchée sur la colline. Il nous reçoit dans une terrasse encerclée par la forêt. En bas, la plage et l’Atlantique, direction le sud-est. Si on fixe bien l’horizon, on peut deviner la côte angolaise… et des sirènes moitié-indiennes, moitié-yoruba… La caipirinha est forte.
On doit être à 400m de haut. Pas une âme aux alentours. Juste des oiseaux, des singes, des reptiles et peut-être des jaguars. Je préfère ne pas y penser. Tant qu’il n’y a pas de moustiques.
Le Japonais me raconte ses amours, je lui parle de mon mariage. Mais, j’ai l’esprit ailleurs.
Des îles se laissent apercevoir de temps en temps avant de plonger dans l’inconnu. La vapeur d’eau qui monte de l’océan est un paravent soumis aux caprices de demoiselles audacieuses. Quand je fixe les îles du regard, je me sens plus léger et quand elles s’esquivent je ressens une compression. Comme si on me coupait du sein maternel. Et il est vrai, qu’à y voir de plus près, ces formes géologiques ressemblent à des mamelons prodigieux, doux et ronds.
Tel est mon inconscient et le tien je suppose. Une nourriture qui s’esquive. Un filet de vie perdu dans les brumes. Inaccessible la plupart du temps à un enfant aveugle. Pourtant, il ne peut s’en passer.
Ceux qui ont été sur ces îles sont soit morts ou revenus avec la ferme intention de ne plus y remettre les pieds. On y trouve des serpents dont le venin consume la chair humaine. Quel programme !
Je préfère rester loin. Mais toujours en vue, toujours surplombant ce domaine, mon domaine. Ces îles sont miennes, je dois en prendre possession, ne serait-ce qu’on les observant à ma guise.
Leurs périls sont mes pulsions basses et mes impulsions périlleuses. Je ferais mieux de les avoir à l’œil que de les considérer comme mortes. Quelqu’un d’autre pourrait s’en emparer et les utiliser contre moi ou contre d’autres qui ne m’ont rien fait. Et il serait bien dommage de me priver de ce capital à l’heure de me défendre contre mes ennemis. Le mois dernier, je te parlais d’assumer la pire version de soi-même. Je l’ai sous les yeux, à mille ou deux milles mètres de distance. J’y plante mon drapeau.
Aurais-je le courage un jour de m’y rendre en personne ?
Lundi 6 janvier 2025
Affaire des influenceurs algériens.
Si ces individus sont des influenceurs alors je suis Prix Nobel.
Si ces individus sont des porte-parole de quoi que ce soit, c’est que leur public est au-delà de la décadence.
Je me suis infligé le visionnage de deux vidéos du jeune homme interpellé à Brest. Personne ne devrait subir ça. C’est moche, très moche, vulgaire, méprisable. Je retiens la laideur, caractéristique de notre époque. Une laideur générée par le fait que notre temps évince les meilleurs et promeut les médiocres. Et ces médiocres n’ont rien à apporter à part leur laideur.
Entendu en version originale en Arabe, ce discours évoque une profanation. Voilà un type insignifiant qui a un impact significatif. La Silicon Valley a inventé la technologie, la Chine l’a rendu accessible, le déplorable s’en est emparée.
Nous allons tous payer collectivement ce sacrilège. Nous donnons des armes de destruction massive à des “analphabètes”. Et en tant que nord-africain, je souffre de voir la langue arabe si malmenée. Elle a dans la bouche de ce jeune homme l’aspect hideux du cadavre décomposé qui insiste encore pour parler. Il n’est pas jeune, il est très vieux, aussi vieux que tous les problèmes non résolus de l’Afrique du Nord.
En parlant de déplorable, je note que la France a encore attiré une “chance pour la France” que l’ensemble des pays du monde lui envie… Mais quelle honte !
La France ne cesse d’être punie pour l’erreur coloniale. La France ne cesse d’être maudite chaque jour par l’arrivée de spécimen qui sont des mauvaises nouvelles partout où ils posent les pieds, à commencer par là où ils sont nés.
Mardi 7 janvier 2025 matin
Cette violence qui frappe à la porte.
Hier, ils ont attaqué la pharmacie à main armée. La dixième ou douzième fois en trois mois. Vers 23h, deux types sont arrivés munis d’un revolver. Ils ont maîtrisé le vigile, pris le contenu du coffre et des médicaments. Récemment, les bandits volent des médicaments au Brésil dont le ozempic qui permet de combattre l’obésité, 200 USD la pièce il paraît.
La pharmacie ouvre 24/24 et se trouve au coin de la rue juste sous ma fenêtre.
Je me suis rendu compte qu’il y avait un problème en entendant les pneus crisper de la police. Un caissier a appuyé sur le bouton d’alarme en cachette. Les flics sont arrivés en trois voitures, à contresens. Les bandits étaient déjà partis. Deux 4*4 gris de la police d’élite (siglés ROTA) ont remonté ma rue, tous feux éteints, probablement à la recherche des voleurs.
Qu’ils les aient pris ou pas importe peu. Les policiers interpellent et la justice relâche. La “méthode française” est en œuvre au Brésil aussi. Les juges se font un malin plaisir à défaire le travail de la police.
On dirait qu’il y a une conspiration pour que des insectes l’emportent toujours sur des hommes véritables.
Il faut les voir ces voleurs, ils sont maigres et moches. Ils ne sont pas maigres à cause de la faim mais à cause de la drogue. Ils ne sont pas moches parce qu’ils ne peuvent s’occuper de leurs apparences mais parce qu’ils sont méchants.
Les flics de São Paulo en revanche ont quelque chose de grec. De Sparte. Les nouvelles générations de recrues sont invariablement bruns, cheveux rasés, torses bombés, bras tatoués, uniformes impeccables, presque sur mesure.
Deux humanités différentes se font face. L’une saine, l’autre décadente.
Et la Justice donne constamment l’avantage à la seconde.
Non, je n’ignore pas les violences policières, tout comme je n’ignore pas les violences des délinquants. Mais je sais aussi ce qui permet à une société de s’en sortir. Ce ne sont pas des pervers sadiques mais des hommes bons et forts. Je préfère sauver la société d’abord, on adoucira les hommes forts ensuite.
Mardi 7 janvier 2025 après-midi
J’écoute avec délectation une interview du chef de la junte militaire au pouvoir au Niger , Abdourahamane Tiani.
J’aime l’accent sahélien, j’adore la rethorique des militaires putschistes, à mi-chemin entre un verdict de peine de mort et un pamphlet. Plusieurs vérités bonnes à savoir, enveloppées dans un ton grandiloquent et parfois grotesque. Moi, j’adore car c’est la voix des capitaines et des lieutenants, ces cadres moyens qui ont encore accès au réel, contrairement aux généraux, et qui encore suffisamment de sensibilité pour sentir l’odeur infecte de la corruption. Plus tard, avec l’âge et l’avancement en grade, on cesse de détecter l’haleine hideuse de la gabegie et de la prédation.
En l’occurrence, le militaire nigérien se déchaîne contre la France qu’il accuse de promouvoir le terrorisme dans son pays.
Je n’ai aucune raison de croire qu’il a raison. Je ne pense pas que l’armée française tombe à ce niveau.
Mais quand je vois Paris adouber Joulani à la tête de la Syrie (donc Al Qaeda), je suis à court d’arguments pour dire à mes africains de cesser leur délire.
Jeudi 09 janvier 2025
Jean-Marie Le Pen est mort.
Dieu ait son âme. Je pense qu’il n’y a rien de sacrilège ni d’approprié à lui souhaiter cela.
Dieu ait son âme et celle de toutes les victimes françaises du choc des civilisations. Elles se comptent par milliers. Leurs cris traversent le silence de plomb renouvelé jour après jour par les tyrans au pouvoir, ces ennemis de l’innocence élus au suffrage universel.
Jean-Marie Le Pen a été leur porte-voix. Leur sort l’a obsédé. Il a eu raison de prévoir ce qui allait leur arriver dès le début de l’histoire incroyable de la submersion migratoire, c’est-à-dire dès les années 1970. Est-ce que cela fait de lui un prophète ? Non, absolument pas. Nous avons été prévenus par des gens de gauche comme Fernand Braudel des tensions insolubles et des rivalités irréfragables entre le Nord chrétien et le Sud musulman (La Méditerranée sous Philippe II, volume I et II surtout). Nous avons été plus que « vaccinés » par les conflits coloniaux où l’on a vu les voisins s’entretuer sans préavis. Ils se sont réorganisés de part et d’autre d’une ligne ethnique et religieuse et ont commencé à agir comme s’ils faisaient partie d’un corps collectif doté d’une conscience propre. Malheureusement, nos chefs ne lisent pas et nos amuseurs publics (intellos de l’ORTF, pardon de France Télévisions et France Inter) n’ont aucune culture.
Le Pen faisait le lien avec l’histoire coloniale. Il la représentait, fort mal d’ailleurs car il évoquait le souvenir de la torture alors qu’une petite partie de l’armée a torturé en Algérie. Plusieurs officiers ont refusé la violence extrême dont David Galula, un juif en charge de la « police » dans une partie de la Kabylie au plus fort de l’insurrection (1956-58).
Aujourd’hui, parce qu’il n’a pas été écouté, la France vit une situation coloniale au sens propre comme au figuré. La France mais le Royaume-Uni aussi où des Pakistanais violent des fillettes autochtones par milliers.
Alors, pourquoi il n’a pas été écouté ?
Pour deux raisons principalement.
La première est que le peuple français aime son Etat plus que lui-même, donc il le croit quand il lui dit que l’immigration est une chance. Or, l’Etat a vendu le match, il ne tire plus sa légitimité des services rendus à la population mais des sévices qu’il lui inflige. Il a désigné le peuple de souche comme souffre-douleur et lance sur lui, par délégation, des hordes de barbares nommés « racailles » ou « jeunes à problèmes ». Pure tradition coloniale où le gouverneur envoyé par Paris fait un pacte avec les tribus dites « makhzen » pour piller et malmener les tribus en dissidence. Eh bien, la dissidence les amis c’est nous, c’est vous et moi, votre papa et votre maman, vos enfants et vos amis. Et les loyalistes sont les voyous venus d’ailleurs ou qui ont l’esprit ailleurs. Tout est inversé, c’est pour cela que certains ont du mal à comprendre la réalité.
La deuxième raison de l’échec de Le Pen est lui-même. Son discours sur les juifs a toujours été inacceptable. Il s’est amusé à provoquer comme s’il s’agissait d’un acte d’héroïsme, mais un héros qui échoue à sauver son peuple est à deux doigts d’être un dangereux aventurier. A la longue, nous nous sommes – avec lui certainement – mis à apprécier l’échec, à le cultiver même comme s’il s’agissait d’une preuve de pureté qu’il fallait exhiber et maintenir immaculée.
Nous avions besoin du succès de Jean-Marie Le Pen pas de son échec durable et sans appel. Ah une vie d’homme ne suffit pas me direz-vous, et je vous répondrai : a-t-il laissé une relève ? a-t-il transmis le flambeau à ceux et celles qui devaient continuer le combat ?
Vous connaissez la réponse comme moi.
Je ne veux pas accabler l’homme qui vient de mourir. Il avait bien plus d’intelligence et de courage que moi. Un homme qui dit non aura toujours droit au respect. Qu’il s’appelle Jean-Marie Le Pen ou bien Mehdi Ben Barka ou encore Allal el Fassi. Un homme qui dit non au colonialisme sera toujours voué aux gémonies. Les petits-enfants de ceux qui ont traité Jean-Marie Le Pen d’extrémistes lui rendront justice.
Lundi 13 janvier 2025
J’ai subi une imagerie à résonnance magnétique ce matin. J’ai cru que j’allais être enterré vivant. Quelle horreur ! Quand le corps s’enfonce dans le tube et que le toit se rapproche inéluctablement du visage, l’on a beau se dire qu’il s’agit d’un examen et qu’on n’en aura que pour quelques minutes, la certitude de l’enterrement en vie vous écrase de toute son évidence.
J’ai prié et j’ai prié. Dieu ait pitié de moi. Dieu, accorde-moi la patience.
Puis, j’ai fini par me calmer et j’ai entamé un autre supplice. Et si je mourrais demain, que devrais-je faire maintenant ? Me livrer aux plaisirs de la vie. Bien sûr, jouir à n’en plus finir. C’est comme ça qu’il faut vivre tout le temps : se faire plaisir comme si on allait mourir le lendemain. Mais en même temps, la poursuite du plaisir et du confort déroute et emmène sur une voie de garage. L’on cesse de se battre pour sa propre « cause », par définition lointaine et difficile à réaliser, et l’on consacre toute son énergie à chasser tel petit cul ou à déguster tel met exquis. L’on apprend à haïr les obstacles qui rendent savoureuse la victoire. A force de coups faciles et de récompenses immédiates, l’on se désabonne de l’incertain et du douloureux : l’on se dégrade comme un vieillard qui s’enfonce dans la sénescence. A la place de l’ambition et du sacrifice, il n’y a que la fragilité et la faiblesse.
Je me remets de pied, ça y est l’examen est fini. Je peux repartir. Une noire délicieuse me tend un protocolo, un papier avec les références à utiliser pour imprimer les résultats le moment venu. Me voici qui vacille dans mes résolutions. Je traverse le sas, je me dirige vers l’ascenseur. Face à moi, un vieillard porté à bout de bras par une femme et une jeune fille. Terrible scène. Et si l’on a travaillé une vie entière pour la finir dans cet état ? Ne valait-il pas mieux en profiter tant que l’on pouvait ? A quoi bon chercher la grandeur et le sens si l’on diffère la vie elle-même vers un âge où on ne peut plus « vivre » ?
Il faut vivre en faisant confiance à Dieu. Il a le dernier mot. Nous parions et il décide de l’issue de notre pari. L’essentiel est de parier c’est-à-dire de faire quelque chose. Notre mission est d’agir. Celui qui reste sur le mur trahit sa mission.
Mardi 14 janvier 2025
Comme il est drôle de voir les stars de Hollywood se déchaîner contre les démocrates !
Il n’y a pas si longtemps acteurs et producteurs fustigeaient le péril fasciste et les Américains déplorables qui osent voter autre chose que démocrate. Il a fallu que les flammes de l’enfer progressiste lèchent leurs maisons pour qu’ils abandonnent leur vertu ! Drôle de vertu d’ailleurs qui ne résiste pas aux aléas de la vie. Quand on est catholique, l’on est catholique tout le temps, même si l’on a une mauvaise journée ou que l’on traverse une mauvaise passe. Quand on est musulman, l’on est musulman tout le temps, pour le meilleur et pour le pire.
Je compatis au sort de tous ceux qui ont perdu leur maison, stars de gauche incluses. Mais, est-ce que ces stars ressentent de l’empathie pour quelqu’un ?
Lorsque le membre d’un gang plante un couteau dans un innocent, les donneurs de leçon de Hollywood ne montent pas au créneau. Lorsqu’un gang composé d’immigrés clandestins impose la terreur dans un quartier pauvre, ils n’expriment aucune indignation. Je ne les ai jamais vus exiger la fermeture des frontières avec le Mexique ni l’expulsion des criminels étrangers. Tant que les pauvres sont en premier ligne, les politiques de gauche ne doivent pas être remises en cause.
Los Angeles connaît une véritable épidémie de vol à l’étalage, propulsée par une loi californienne qui autorise pratiquement le vol du moment que la valeur des objets volés ne dépasse pas 950 USD. Le vol, dans ce cas, est traité comme un délit mineur, sans arrestation et sans poursuite. Quelle vedette progressiste a fustigé cette loi scélérate ? Du moment que les magasins razziés appartiennent à des Coréens ou des Mexicains qui y ont investi le travail d’une vie entière, il n’y a pas de quoi remuer ciel et terre…
Les gardiens de la vertu n’ont aucune empathie. Ils jouent un rôle, acteurs qu’ils sont. Ils vouent aux gémonies leurs idoles d’hier car ils ont mal, et on les comprend, mais ils ne nous trompent pas.
L’on peut être progressiste et compétent, l’on peut être de gauche et raisonnable. Mais en réalité, des villes comme Los Angeles et tant d’autres sont tombées sous la coupe d’incompétents fiers d’eux-mêmes. Non contents d’être nuls, ils sont doués d’ambition. Ce sont des suprématistes. Ils éradiquent leurs opposants en se servant de l’idéologie woke qui est une sorte d’insecticide fait sur mesure pour éliminer les meilleurs. Il tue la vie partout où il passe, ne laissant survivre que des spécimens adaptés à la folie et à l’ineptie. Aucune personne normale ne peut survivre dans un département des pompiers où le critère de sélection est le genre et la couleur de peau et non la force, la technicité et le courage. Il se passe la même chose dans les services des eaux et forêts où les gens raisonnables ont été supplantés par des fous qui interdisent le débroussaillage. Résultat, à force d’éliminer les meilleurs, ne restent et ne sont promus que les nuls. Ces nuls se mesurent selon leur conformité à une vertu artificielle (théorie du genre, inclusion, changement climatique) et non par leurs résultats. Ainsi, personne ne songe à remplir les réservoirs d’eau, personne ne songe à maintenir les engins des pompiers en état de marche. Quand l’incendie se déclare, les points d’eau sont à sec et plusieurs camions sont inopérants.
Mais, comme ils sont nés avant la honte, ces suprématistes de la nullité, ne se remettent pas en cause. Ils accusent le changement climatique !
Comment est-ce qu’un État aussi avancé avec un peuple aussi dynamique a pu tomber dans le panneau ?
C’est un phénomène mondial. Les médiocres ambitieux ont fait un coup d’état universel et ils gouvernent une grande partie du monde, Occident inclus. Il faudrait tracer une mappemonde avec les pays colonisés et les pays libres. Une nouvelle frontière se dessine en effet, elle sépare les pays qui sont gouvernés par des médiocres qui ne laissent aucun espace aux autres, et des pays qui sont gouvernés par les meilleurs et qui permettent à l’ensemble des forces vives de respirer. D’un côté, la Chine, Singapour, la Floride et quelques enclaves libres. De l’autre, la France, le Royaume Uni, le Brésil, une grande partie de l’Afrique et du monde arabe, l’État de New York, les grandes villes californiennes (à l’exception de la Silicon Valley) etc.
Mercredi 15 janvier 2025
Parution de mon dernier livre, le meilleur assurément.
Son message est simple : les hommes comme les peuples dépérissent lorsqu’ils oublient qui ils sont et ce qu’ils sont venus faire dans ce monde, il faut donc assumer son identité et en tirer le meilleur.
Je trace une ligne continue entre l’identité d’un individu et celle d’un peuple. On a tous les qualités et les défauts de nos peuples d’origine d’une manière ou d’une autre. Et on ne s’en sort dans la vie qu’en maximisant l’effet de nos qualités et en minimisant l’effet de nos défauts.
Je suis arrivé à ces conclusions en vivant ma vie dans trois mondes différents : le Maroc, la France et le Brésil. Trois humanités distinctes où j’ai pu observer le fonctionnement de l’être humain, dans ses splendeurs et ses misères. J’ai pris aussi de nombreux coups sur la tête, certains ont failli me tuer, je m’en suis sorti et ces épreuves m’ont enseigné les fondements de la nature humaine que l’on ne nous enseigne pas à l’école.
A lire au plus vite et à offrir à ceux que vous aimez.
Jeudi 16 janvier 2025
Trump sera investi dans quelques jours. Il doit son succès à lui-même bien sûr, à l’inflation qui a érodé le pouvoir d’achat des Américains et à quelques surprises comme le vote latino.
Je me suis fait cette réflexion en écoutant la salsa cet après-midi. La salsa me sert de baume comme ceux que l’on passe sur la peau quand elle est irritée. Moi, j’écoute la salsa quand je commence à voir les choses sous leur angle négatif. J’ai en effet un vice difficile à déraciner : je vois le mal avant le bien, l’imparfait plutôt que le parfait. Certains fument, d’autres boivent, moi j’ai ce vice-là. Je le surveille, je le gère, à défaut de l’éliminer.
Mon morceau du moment est signé Alberto Barros, il commence comme ça :
“como se menea
como se menea
mira la negra como se menea
Esa negra tiene ambiente
tiene la sangre caliente
ella tiene mucho swing
siempre consigue su fin”
Traduction libre:
« Comment elle bouge,
Comment elle bouge,
Regarde la noire comme elle bouge,
Cette noire a du style,
Elle a le sang chaud,
Elle a beaucoup de rythme,
Elle obtient toujours ce qu’elle veut »
Vous voyez où je veux en venir ?
Pour le latino, la femme noire est une femme comme une autre. Il la désire comme il désire une blanche ou une latina. Il ne voit pas en elle une victime ni une menace potentielle. Il voit la femme, le désir, la vie.
A lui, on ne peut pas faire le coup de la repentance. Il n’a rien à regretter. En la noire, il voit sa sœur, sa cousine, sa mère ou sa femme.
Le blanc américain lui est saisi par une envie folle d’expiation. Il veut se faire pardonner l’esclavage et la politique d’apartheid en vigueur jusqu’aux années 1950 dans les Etats du Sud. Il fera tout pour se racheter : il élira des maires noirs à Los Angeles et Philadelphie, il appuiera la discrimination dite positive, il se convertira au wokisme, il donnera le Nobel à Obama, il verra une noire dans Kamala Harris alors qu’elle est à moitié indienne…
Le latino est libre ! Il voit le noir tel qu’il est : un être humain comme un autre.
Au moment de voter, il ne va pas être saisi par un discours qui lui explique qu’il faut voter X ou Y pour réparer l’injustice faite aux noirs. Il n’a pas de position à prendre dans le tête-à-tête qui oppose le blanc et le noir depuis la fondation des États-Unis. Il vit à côté de ces deux-là, étranger à leur histoire commune. Il poursuit, lui, une histoire commencée en Amérique Latine, où il y a eu l’esclavage certes mais où il n’y a pas eu d’apartheid. Le sang s’est mélangé partout au sud du Rio Grande. Et béni soit ce métissage latino-américain, il a économisé à des pays pauvres une guerre civile extrêmement coûteuse. Coûteuse en solidarité, en cohésion, en bonheur, en sourire.
Les États-Unis sont un pays riche, ils peuvent se permettre ce genre de guerre. Et pourtant, ils en crèvent. Leur tissu social fabrique une immense tristesse faite de repentance des blancs et de colère des noirs. Ce pays majestueux aurait pu aller plus loin s’il avait su instaurer la concorde entre les noirs et les blancs.
Vendredi 17 janvier 2025
Réveil à 4h du matin. Plus sommeil. Je me plante devant la fenêtre pour voir la rue en bas. Une jeep de la police est garée à contre-sens devant la pharmacie, en travers de la route, sur le passage piétons.
Encore un hold up à la pharmacie ?
Fort probable.
J’ai une question à vous poser : comment on appelle le voleur qui dévalise un autre voleur ?
Durant la pandémie, cette pharmacie a multiplié les prix des masques et du gel antiseptique. Elle facturait les tests covid 50 euros l’unité. Du vol, tout simplement.
Elle a profité à plein du délire collectif, le même qui a justifié la déscolarisation des adolescents qui montent aujourd’hui à l’assaut des commerces de São Paulo.
Je n’ai donc aucune empathie pour la personne morale, j’ai de la peine pour les pauvres employés braqués au revolver une fois par semaine.
Retrouvez ici le journal des périodes précédentes :
https://www.drissghali.com/fr/2024/11/29/journal-du-mois-de-novembre-2024/
et
https://www.drissghali.com/fr/2024/12/19/journal-du-mois-de-decembre-2024/
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