Dans le monde où nous vivons, la place de l’homme blanc est par terre c’est-à-dire agenouillé pour demander pardon ou bien passé à tabac dans l’indifférence des puissants.
De Minneapolis à Bayonne, s’écrivent les pages de la déréliction de l’homme blanc à coup de poings sur la tête et de crachats sur le visage. La chute au sol de l’homme blanc est le scénario profond des grands faits divers de l’année 2020. Quand un policier américain blanc commet une bavure sur un délinquant noir, ce sont tous les blancs du monde qui doivent s’agenouiller. Et quand, à Bayonne, quatre voyous décident de ne pas payer le ticket de bus, c’est un homme blanc qui est mis à genoux, le nez ensanglanté et la face tuméfiée. Dans les deux cas, l’homme blanc est condamné à mort, soit on le tue symboliquement en l’accusant d’être raciste et génocidaire (Minneapolis) ; soit on lui casse les os et le crâne devant tout le monde (Bayonne).
L’homme blanc est devenu moins égal que les autres dans nos sociétés occidentales. Lorsqu’il est mis en cause comme à Minneapolis, on lui applique toutes les rigueurs du devoir de transparence. C’est ainsi qu’on nous a révélé les identités de tous les agents de police présents sur place lors de l’interpellation de George Floyd, il ne nous a manqué que leurs notes au brevet des collèges et la date de leur premier baiser. A l’inverse, quand un blanc innocent et qui ne faisait que son travail est lynché dans un bus à Bayonne, on nous cache l’identité des bourreaux « pour ne pas perturber l’enquête » ou éviter « la stigmatisation ». C’est la double-peine : A toi les séquelles physiques voire la mort ; à tes assaillants, la préservation de l’anonymat c’est-à-dire le droit à l’oubli et à une deuxième chance.
Les victimes de cette double-peine portent elles des noms bien concrets et connus de tous, il s’agit du jeune Marin (Lyon), de la gendarme Mélanie Lémée et du chauffeur de bus Philippe Monguillot entre autres victimes de crimes commis par des « inconnus ».
Cette injustice organisée par nos médias et nos autorités fait écho au sacro-saint devoir de repentance, idée absurde reprise en boucle par les élites politiques et culturelles. Il y a, sans aucun doute, un lien direct entre la dégradation des statues de Colbert et de Galliéni et les faits divers évoqués antérieurement. En effet, la seule chose qui soit réellement punie est la violence du blanc, la seule chose qui soit formellement bannie est son recours à la violence même en cas de légitime défense. Le mot d’ordre subliminal de notre époque est fais-toi éradiquer en silence et ne cherche surtout pas à te défendre . Plus on insiste sur les crimes de la colonisation, plus on enracine l’idée que l’homme blanc a fait un mauvais usage de la violence lorsqu’il était fort (fin du XIX° et première moitié du XX° siècle). Il n’est donc pas digne de confiance et ne mérite pas d’utiliser à nouveau la force aujourd’hui. Il ne peut être que pacifiste (c’est-à-dire faible et soumis) ou millénariste (c’est-à-dire écolo obsédé par la fin du monde). Castré, privé de l’usage légitime de la force, éloigné de toute possibilité de recourir à la violence (cet ingrédient majeur de l’Histoire), l’homme blanc est ghettoïsé dans la catégorie du spectateur. Il n’y a que ses yeux pour pleurer et ses mains pour applaudir (et ses genoux pour s’abaisser devant plus fort que lui).
La repentance n’a que faire du sort des habitants de l’Afrique et du Maghreb. Elle « roule » pour les intérêts qui ont besoin de menotter l’homme blanc tandis qu’il se fait casser la gueule devant ses propres enfants.
Quels sont-ils ? Ce sont tous ceux qui veulent commettre le hold-up du siècle et qui consiste à détruire les avancées sociales des Trente Glorieuses pour édifier des sociétés profondément inégalitaires où des oligarchies possèdent le pouvoir de faire taire les oppositions. Ce sont tous ceux qui ont tourné la page de la démocratie sans nous le dire. Ils offrent l’homme blanc en pâture à tous les militants des causes faciles pour peu qu’ils fassent suffisamment de bruit pour détourner les regards du hold-up en cours.
Personne ne sortira gagnant de ce crime collectif, à part les oligarques. Le monde qu’ils préparent sera un enfer pour tous les hommes peu importe leur race ou leur origine. La chute de l’homme blanc ne signifie pas la montée concomitante de l’homme noir ou arabe ou jaune. Loin de là, ce sont tous les habitants de l’Occident qui descendent ensemble dans les cercles de l’enfer imaginé par des élites égarées.
Il est donc nécessaire de retrouver l’universel c’est-à-dire la Justice, cette notion qui ignore les arbres généalogiques et l’ADN. Il est impératif de ressusciter l’Empathie, cette vertu qui permet la solidarité entre des êtres différents sur la base de leur appartenance commune à une seule et même humanité.
Si nous ne faisons rien, demain viendra le tour des maghrébins assimilés qu’on accusera de ne pas assez reconnaître les traumatismes de la guerre d’Algérie. Ou bien celui des noirs qui font carrière dans le privé ou dans l’administration, on les accusera d’avoir « trahi » leur histoire en collaborant avec ceux qui ont pratiqué l’esclavage il y a trois cent ans. On exigera de tous des signes d’allégeance au nouveau dogme quitte à perdre leur situation professionnelle et se séparer de leurs amis.
La civilisation est en danger. Bien au-delà de la seule question de l’homme blanc, c’est tout l’édifice bâti à dure peine depuis deux mille ans qui est menacé. La guerre des races, programme officiel des oligarchies dévoyées, peut signifier l’effondrement de toutes les valeurs qui ont fait de l’Occident un endroit où la condition humaine était moins indigne qu’ailleurs.
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