À chaque nouvel attentat, nous entendons les mêmes appels insistants : “pas d’amalgame !” et surtout « pas de stigmatisation !”. Pourtant, plus on dénonce le risque d’amalgame, plus celui-ci prospère et conquiert de nouveaux adeptes. Une des fonctions essentielles des attentats commis par des individus comme Rachid Lakdim est de renforcer, confirmer et mettre à jour le préjugé à l’égard des musulmans. Les Français ne sont pas bêtes, ils se doutent bien que quelque chose ne tourne pas rond dans le rapport entre Islam et terrorisme. Ils se rendent compte que personne ne tue en France au nom du bouddhisme, de la protection des esquimaux ou du véganisme.
Nous, musulmans de France et d’Europe, ne sommes pas tous des «radicalisés » et des jihadistes. Dans l’écrasante majorité, nous sommes des travailleurs, des gens sérieux et des citoyens préoccupés par l’épanouissement de soi et de nos familles. Mais nous nous taisons. A chaque massacre d’innocents, nous maintenons un silence aussi assourdissant que scandaleux. Nous avons tendance à excuser et à minimiser. Carte blanche est donnée aux apôtres de la mauvaise foi et des explications pseudo-scientifiques. Il faut dire que nous sommes bien aidés par une partie de la classe politique et médiatique, fascinée par le déterminisme social : « ils sont victimes des inégalités », « ils sont traumatisés par la misère », « ce sont des loups isolés » etc. Faut-il revenir ici sur ces excuses faciles pour les démonter une par une ? Si la France connaît la misère alors Haïti, la Birmanie et le Congo devraient grouiller d’attentats à chaque coin de rue. S’il y a un pays au monde où les musulmans vivent dans la dignité, c’est bien en France.
Vivre c’est espérer. Et je vois de l’espérance du côté de ces milliers de musulmans, d’Arabes et de Berbères qui ont rejoint les forces de l’ordre et l’armée de la République. Ils risquent leur vie pour défendre notre liberté. Ils sont blessés, amputés, traumatisés et abattus lors d’attaques ignobles à Paris, Nice et Kidal. Je n’oublierai jamais l’assassinat du policier Ahmed Merabet, achevé à même le sol en 2015 par les frères Kouachi. Ce jour-là la République Française a été humiliée et salie par le meurtre abject d’un policier abattu comme un animal. Je n’oublierai jamais Imad Ben Ziaten, Abel Chennouf et Mohammed Legouad, tombés en 2012, victimes du terroriste de Toulouse et Montauban : Mohammed Merah. Ils sont nombreux à servir le drapeau français, à défendre les valeurs de la République dont la laïcité. Avec leurs collègues dont Arnaud Beltrame, le gendarme assassiné vendredi près de Carcassonne, ils sont le dernier recours d’une nation qui est sous l’attaque permanente d’une idéologie haineuse et barbare.
Soutenons-les tous ! Aidons ces fils d’Algériens, de Tunisiens et de Marocains à protéger la France ! Ils sont les contre-exemples dont nous avons désespérément besoin pour nous démarquer à jamais des délinquants et des assassins qui disent se battre pour notre religion.
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