Un début d’analyse quelques heures après la publication des résultats de l’élection présidentielle:
1) il n’y a pas d’alternative valable à l’islamisme et au pouvoir des oligarques. La troisième voie n’existe pas en dehors des illusions nourries par les modernistes qui sont certes sympathiques mais insignifiants sur le terrain.
2) les candidats brillent par leur “banalité”. Personne ne crève l’écran. On a affaire à des gens normaux, certains bien intentionnés, d’autres moins. Est finie l’époque des leaders dignes de ce nom comme Boudiaf ou encore Boumediene.
Ce constat, je le crains, se vérifie aussi en Tunisie et au Maroc. Les islamistes sont partout aux portes du pouvoir. Et les candidats aux élections et les élus sont au mieux déprimants.
Le cas algérien est extrême car l’Etat-Nation y est neuf, il est né d’une révolution qui a fait table rase du passé. Par conséquent, ce pays est débarrassé (moi je dirais “privé” ) des amortisseurs traditionnels lentement et soigneusement construits par les peuples de l’Afrique du Nord. Deux exemples : la bourgeoisie citadine tunisienne teintée de pragmatisme et de modération ou bien encore le maillage administratif marocain fait de pachas et de caïd qui bon an mal an empêche la société de respirer trop fort.
En Algérie, rien de tout cela n’existe. Ou s’il existe, sa dimension est trop faible pour peser sur le cours des choses. Dans un sens et si on accepte le pessimisme (on n’est pas obligé), l’Algérie est en avance sur le reste de l’Afrique du Nord. Une avance de 20 ans tout au plus.
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