Selon Le Parisien et RTL, seize agents des services de renseignement intérieurs (DGSI) auraient été exclus depuis 2014 à cause de leur radicalisation ou celle de leur entourage. Une preuve de plus que l’introduction massive de l’Islam en France n’a pas été cette « chance » merveilleuse promise par les progressistes. Loin de là, le fait islamique en France ne cesse de poser des défis gigantesques à la concorde civile et à la sécurité intérieure. On pourrait s’en arrêter là, se contenter d’un ricanement à l’endroit de nos belles consciences de gauche. Mais, l’amour de la France incite à aller plus loin, à se creuser la tête dans l’espoir de dessiner les contours d’une solution qui ne soit pas la guerre civile.
Dédramatiser et replacer dans le contexte :
L’islamisme n’est pas la seule menace qui pèse sur les services de renseignement français. L’administration Sarkozy a provoqué un séisme dont ils ont encore du mal à se remettre consistant à forcer une fusion non-voulue et déséquilibrée entre les RG et la DST. Tout d’un coup, la France a perdu la capillarité territoriale propre aux RG et s’est enfoncée dans le délire high tech (toujours plus de drones et d’interceptions cybernétiques).
Certains politiciens représentent une grande menace pour la sécurité intérieure par leur irresponsabilité. Je pense à tous ces élus qui ont laissé les délinquants et les islamistes prendre possession de 150 zones interdites aux quatre coins de la France : il faudrait être naïf pour croire que la DGSI quadrille et infiltre correctement ces quartiers. Le casting même de nos dirigeants est une entrave au bon fonctionnement des services secrets et des organes anti-terroristes : qui va risquer sa vie à infiltrer un gang salafiste en banlieue ou au Sahel quand il est aux ordres de seconds couteaux comme ceux qui peuplent le gouvernement LREM ?
Et quand les hommes politiques sont en congés ou occupés à faire autre chose, c’est au tour de la Justice de saboter la lutte antiterroriste en émettant des verdicts hallucinants d’indulgence et d’aveuglement.
De toutes façons, les services ont toujours été exposés au risque d’infiltration. Durant la guerre froide, les taupes travaillaient pour l’URSS et le Pacte de Varsovie. Depuis notre allié, les Etats-Unis, tentent de retourner des agents français dans le cadre de la grande guerre économique contre la France et l’Europe. Il en va de même pour la Chine et pourquoi s’interdire de poser la question au sujet du Qatar et de l’Arabie Saoudite ? Et si je travaillais pour le PCC brésilien ou le cartel de Sinaloa, je tenterais de corrompre ou d’intimider des agents français puisqu’une bonne part de mes chargements de stupéfiants passent par les Caraïbes et l’Atlantique Nord, deux espaces où la Marine Française mènent des opérations d’interception.
C’est la règle du jeu. Les professionnels du renseignement le savent bien. Ils passent leur vie à purger les mauvais éléments. Il ne faut donc pas dramatiser à outrance la situation.
Les individus changent, les personnalités évoluent. Les conversions n’ont rien d’exceptionnel : combien deviennent végétariens après avoir mangé de la viande une vie durant ? Combien embrassent le bouddhisme du jour au lendemain ? Qui ne change jamais d’opinion politique ou d’idéologie ?
L’exception musulmane
Sauf que dans le cas présent, l’ennemi est de confession musulmane, ce qui pose deux limites de taille au raisonnement précédent.
- L’Etat évoque la radicalisation qui est tout sauf un concept digne de foi. C’est une imposture en réalité car l’Islam est radical ou n’est pas. Il prescrit le halal, ce qui revient à séparer les collègues à la cantine ; il éloigne les hommes des femmes (oublier la bise du matin entre coéquipiers) ; il exige l’arrêt du travail plusieurs fois par jour pour prier ; il prescrit un voyage à La Mecque au moins une fois dans sa vie. Cela pose la question du curseur : allons-nous exclure de la police ou de la DGSI ceux qui font le pèlerinage à La Mecque ou ne mangent pas de porc ? Il est inconcevable de se priver des linguistes arabes ou wolof ou des agents d’origine maghrébine, leur apport est précieux. D’un autre côté, si on ne fait rien, par peur de choquer ou discriminer, on risque de passer à côté d’un danger imminent et réel. La question est inextricable. Elle n’admet que des solutions imparfaites et évolutives, au gré du contexte. Il serait judicieux de s’en remettre au bon sens des grands flics et des patrons du renseignement, ce qui pose la question de leur nomination, décision politique confiée à une classe politique qui se méfie des héros et des patriotes.
- La conversion à l’islamisme semble déboucher naturellement sur une prise de distance à l’égard de la France voire une franche hostilité. Les radicalisés comprennent spontanément et sans avoir besoin d’un correspondant au Levant que la France est l’ennemi à abattre. Ici, réside une vérité que personne ou presque ne veut verbaliser : la civilisation musulmane et la civilisation occidentale sont antagoniques par essence, elles n’ont jamais cessé de se regarder en chien de faïence depuis 1400 ans, elles sont constamment dans un climat de ressentiment et de suspicion. Je compte sur les lecteurs de Causeur pour ne pas croire à la fable d’Al Andalous qui aurait été un exemple abouti d’un vivre-ensemble apaisé et fécond entre deux civilisations réputées ennemies (ou trois si l’on compte la composante juive sépharade). En réalité, quiconque appartient à la civilisation islamique ou la rejoint par le biais d’une conversion doit résister à l’énergie souterraine qui pousse les musulmans contre les nazaréens. Par millions, les musulmans y résistent mais d’autres, trop nombreux malheureusement, répondent à l’appel atavique de la civilisation. La réciproque est vraie également mais la décadence actuelle de la civilisation occidentale semble l’avoir privée de sa méfiance ancestrale à l’égard de l’Islam. S’étendre sur ce sujet serait perdre le fil de notre propos.
Que faire ?
On ne répond pas à un fanatisme par des mesures techniques, judicaires ou électroniques. Le destin d’un pays ne suit pas le scénario d’une série de science-fiction ou d’un film de guerre.
Au fanatisme, il faut opposer un autre fanatisme. Toujours. Ceci présuppose que l’on dispose d’une doctrine cohérente et assumée comme telle au plus haut niveau de l’Etat. Une doctrine de combat, agressive et sans concessions (cela ne veut pas dire sans nuances) qui irrigue l’ensemble de la fonction publique. Le fruit du consensus national le plus large car le salut du pays ne devrait être ni de droite ni de gauche. La patrie appartient à toutes et à tous : hommes et femmes, Français de souche et de branche, blancs et noirs, riches et pauvres, populistes et progressistes.
Cette doctrine devra posséder une déclinaison spécifique aux forces de l’ordre, à la Justice, à l’Education Nationale, aux transports (pensez au désastre islamiste à la RATP), à l’audiovisuel et à la culture.
Quelle est la base de cette doctrine ? Son essence se résume à la mise en place de limites, de buttées claires et indépassables : égalité absolue entre hommes et femmes, laïcité, défense du roman national (fin de la repentance), prohibition de la race comme argument politique, majesté de l’Etat et respect de ses agents.
Cette doctrine répondra aux questions qui angoissent le peuple dans son intégralité. Les élites n’y échappent pas même si elles font semblant d’avoir réponse à tout. Tant de questions sont, en effet, ignorées par nos dirigeants :
- Quel modèle de société pour un pays où coexistent deux peuples qui n’ont pas grand-chose à se dire : le peuple immigré musulman et le peuple de souche ou « européen » ?
- Imaginons que l’islamisme soit défait à court-terme, comment sera traitée la question musulmane ensuite ? Quelle place aura l’Islam en France : sera-t-il amputé de sa pratique religieuse ou pourra-t-il se déployer librement ?
- Comment concilier la diversité et l’unité ? Car aucune nation ne valle nulle part sans unité.
- Comment répondre à l’immense incertitude qui touche l’avenir commun ? Ce flou quant à l’avenir frôle l’irrationnel et provoque l’émergence de trois catégories de Français : les radicaux qui s’attendent au clash (islamistes, black block, identitaires), les sécessionistes (exil vers des pays plus « sérieux » comme les Etats-Unis, Dubaï ou la Russie), les spectateurs du naufrage qui sacrifient leur lucidité dans l’espoir de toucher leur retraite avant que le pays ne touche le fond.
Bien entendu, l’équipe gouvernementale actuelle est à mille lieux d’embrasser un tel programme. Elle est venue pour autre chose : prolonger les mandats catastrophiques de Sarkozy et de Hollande, deux quinquennats pour rien qui ont convergé vers l’aggravation des angoisses françaises et l’affaiblissement des défenses immunitaires du pays.
On ne peut pas demander aux vieux vêtements (LREM) d’incarner la nouveauté. La seule question qui importe est de savoir si les amoureux de la France ont suffisamment envie de sauver leur pays ou s’ils se contenteront de faire la chronique de son naufrage.
Avant de parler d’idées et de propositions, il faudrait être sûr d’avoir la Volonté.
Liens vers les articles du Parisien et de RTL:
http://www.leparisien.fr/faits-divers/matignon-veut-renforcer-le-controle-des-personnels-du-renseignement-21-01-2020-8240946.php
https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/radicalisation-16-personnes-ecartees-des-services-de-renseignement-depuis-2014-7799939921
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